mardi 4 juin 2013

Débat sur la transition énergétique

Les bouquets énergétiques à l'horizon 2050

En se basant sur les conclusions du groupe 'mix énergétique' il est possible d'obtenir quelques indications sur les trajectoires envisagées :



Réduction de la consommation à l'horizon 2050







50,00%
      SOB
Sobriété et sortie du nucléaire

  • Biomasse : 46,6%
  • En R : 42,8%
  • Fossile: 10,6%
         EFF
Efficacité énergétique et diversification des vecteurs
  • Biomasse : 30,6%
  • En R : 24,8%
  • Nucléaire: 24,3%
  • Fossile : 20,3%






20,00%
       DEC
Electrification et décarbonation

  • Biomasse : 12,9%
  • En R : 7,5%
  • Nucléaire : 64,9%
  • Fosille : 14,6%
          DIV
Demande stable et diversité des vecteurs

  • Biomasse: 8,8%
  • En R : 30,4%
  • Nucléaire : 39,1%
  • Fossile : 21,7%


                            
Une cinquiéme trajectoire :le scénario de négaWatt,prend en compte la nécessité du 'facteur 4' et fournit un modèle très précis.
Graphe interactif dit "scénario négaWatt" à consulter sur leur site




vendredi 24 mai 2013

Débat sur la transition énergétique


Journée citoyenne du 25 Mai


 Une journée de démocratie participative de grande ampleur se déroulera le 25 mai 2013 dans 11 régions de France métropolitaine et 3 départements d'Outre-mer. Celle-ci est basée sur un protocole unique « world wide views » développé par le Danish Board of Technology.
Dans chacun des ces territoires, des panels d'une centaine de citoyens seront réunis pour débattre ensemble des enjeux de la transition énergétique.
Le protocole d'animation de la journée prévoit un socle commun à travers la mise en débat de questionnements identiques auxquels s'ajoute une question choisie par chaque région coorganisatrice sur des enjeux locaux liés à la transition énergétique.

Cette journée citoyenne incarne de manière concrète la dimension de proximité souhaitée pour ce débat : proximité citoyenne, proximité territoriale en affirmant que l'un et l'autre sont des leviers de la transition énergétique.Tous les éléments produits dans le cadre du débat avec les citoyens seront transmis au conseil national du débat sur la transition énergétique afin d'enrichir sa réflexion sur les recommandations finales.


Vidéo de présentation lors d'une conférence de presse.

Quelques interventions d'experts à propos de la transition énergétique

  • Pierre Gadonneix, président du Conseil mondial de l’énergie a été auditionné le jeudi 4 avril, de 18h à 19h30.



 La politique énergétique repose sur deux piliers :

les économies d'énergies
les énergies renouvelables.

Ces deux points doivent être mis en œuvre successivement ce qui implique:
  • de promouvoir l'électricité (développer les capacités de production d'électricité)
  • de promouvoir les énergies renouvelables.

L'association Conseil mondial de l'énergie avance 3 critères d'évaluation de la
politique énergétique :
  • la sécurité d'approvisionnement en vue du développement économique
  • la sécurité vis à vis de l'environnement
  • accès aux prix
  • Jeudi 02 mai, Gérard Mestrallet, président-directeur général du groupe GDF Suez


L'intervention de Gérard Mestrallet a porté sur la capacité de son groupe à participer à la transition énergétique puisque celui-ci fournit déjà des solutions énergétiques alternatives dans un monde qui subit une transformation du contexte énergétique:décentralisation des sources d'énergie,leur digitalisation et enfin le déclin de la consommation (en Europe) consécutif à l'augmentation de l'efficacité énergétique.
Concrètement le groupe GDF-SUEZ supporte deux propositions pour la TE :
    Le passeport de rénovation énergétique:soit un audit approfondi du logement,ciblé sur les 4 millions de logements énergivores.
    Une production de biogaz à hauteur de 20% du total de la consommation gazière à l'horizon 2030.

    • Intervention de Claude Turmes (Euro-député vert)




 Pour l' Euro-député Cl.Turmes nous vivons un changement de paradigme lié à l'introduction des nouvelles technologies couplée à 3 facteurs fondateurs :
  1. Le changement climatique
  2. Les statistiques sur la dépendance énergétique de l'Europe (4%)
  3. La catastrophe de Fukushima


Cl.Turmes propose la création d'une Centrale européenne d'achat de l'énergie
compte tenu de l'urgence de la question;en effet les 2/3 du parc européen de production énergétique doit être renouvelé avant 2025 cela rend donc nécessaire un ré-investissement avant cette date.

Concernant les EnR les chiffres annoncés pourraient être de:
  • Dans l'éolien:50 €/MégaW/h
  • Dans le solaire:80€/MégaW/h 

mardi 30 avril 2013

La Transition énergétique





Pour répondre au double défi climatique et énergétique qui est de diviser par 4 ou 5 les émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2050 un débat national sur la transition énergétique est engagé.



1- Pour comprendre les enjeux du débat :


 La notion de transition énergétique désigne le passage du système énergétique actuel utilisant des ressources non renouvelables vers un ensemble de pratiques énergétiques basées sur des ressources renouvelables.A terme nous utiliserons moins d'énergies carbonées et centralisées et plus d'énergies propres et décentralisées.Une telle évolution impose donc de répondre au moins à 4 grands types de questions :
  1. Comment aller vers la sobriété et l'efficacité énergétique ?
  2. Quels choix en matière d'énergies renouvelables ?
  3. Comment atteindre en 2025 le mix énergétique ?
  4. Comment financer cette transformation profonde de nos pratiques énergétiques ?


    La transition énergétique doit être une réponse aux enjeux climatiques, écologiques, économique et sociaux.Débat complexe du fait de la multitude des acteurs concernés aux intérêts parfois contradictoires.



2- Pour comprendre le mode d'organisation du débat:


De nombreux sites permettent de suivre et de participer.




A propos de la transition énergétique sur le site du CESE.


















dimanche 3 mars 2013

L'évolution par concrétisation

Pour Gilbert Simondon la concrétisation est une individualisation de l'individu technique.Ainsi on dira qu'un système est plus évolué que son prédécesseur lorsque le plus récent sera plus concret que le prototype initial.Dans les prothèses par exemple les dernières prothèses sont plus concrètes que les premières;une main artificielle reliée au système nerveux par des connexions électroniques est plus proche de la réalité qu'un simple crochet qui affublait les malheureux amputés.La concrétisation réussie est donc une intégration optimale à l'ensemble.Vu sous cet angle on comprend que de nombreux individus techniques fassent toujours l'objet d'une amélioration car leur intégration dans l' environnement est loin d'être optimale.De plus il faut tenir compte de l'innovation qui sera le reflet de cette volonté d'adapter toujours mieux l'artefact aux usages de l'utilisateur final.Se pose également les limites de cette adaptation puisque certains individus techniques pris dans le processus de concrétisation vont disparaître en basculant dans le monde moléculaire par miniaturisation.
Une nouvelle matrice,plus complète,de l'évolutionnisme se dégage alors :




Type d'évolution
Processus en cause
Biologique
Instructionnisme
Sélectionnisme
Sélection génique
Sélection hiérarchique
Fonctionnalisme | Structuralisme


Mutations/sélection
Le trait crucial est "l'interdépendance dans la différence"car les niveaux hiérarchiques sont capables d'interagir,tout en présentant des modalités de fonctionnement assez distincts. » (S.J Gould)



Economique
Complexification/abstraction
Infrastructures interopérables

Auto-organisation des structures

Alternances équilibres⁄déséquilibres

Nouvelles pratiques à Soutien Communautaires

            modèles:

  • service/ressources
  • fournisseurs/usagers




Technique

Concrétisation/miniaturisation
     Mutations du complexe industriel:


  • Convergence des nouvelles technologies de communication et d'un nouveau système énergétique
  • structures organisationnelles en réseaux
(J.Rifkin - E.Drexler - R.Kurzweil)


   Evolutionnisme (propylée © 2013)

 
Cette matrice induit quelques observations:

  • L'évolution biologique est intrinsèquement progressive,les deux autres sont difficilement prévisibles et parfois brutales à l'image des catastrophes qui ponctuent l'histoire de la vie sur Terre.On parle de discontinuités dans ce cas comme celles du permo/trias ou du jurassique/crétacé ayant entrainé la disparition des dinosaures.

  • La complexification par abstraction de l'évolution économique provoquera à terme un bond dans une nouvelle logique.Rifkin l'annonce d'emblée dans l'introduction de son dernier livre:il nous faut une nouvelle logique économique capable de nous faire entrer dans un futur plus équitable et plus durable» (J.Rifkin 'La troisième révolution industrielle' 2012)
  • Nous devons nous préparer à connaître la quatrième grande désillusion.La dernière,après celles de Galilé,de Darwin et de Freud:la convergence de la machine et de l'homme;ce qui est née de ce qui est crée.L'ultime concrétisation,le miroir de l'homme augmenté et simplifié:le cyborg.

     

  Il faut souligner que le monde économique est lui aussi affecté par des mutations qui restent inaperçues par la majorité des analystes jusqu'au moment ou certains d'entre eux comprennent qu'elles doivent être interprétées avec d'autres critères.C'est le début d'une nouvelle crise qui durera jusqu'à ce la nouvelle logique rendue inévitable par les transformations finisse par s'imposer au plus grand nombre de dirigeants économiques,politiques et financiers.Ce long processus de prise de conscience est bien décrit par J.Rifkin à propos de l'avènement de la III ème révolution industrielle.Mais un phénomène de cette ampleur traduit en acte un double processus évolutionnaire:les poussées de l'abstraction et de la concrétisation.Le temps de nouvelles convergences dans l'univers industriel est désormais venu.

 

Les cinq piliers de la III ème révolution industrielle de J.Rifkin


  1. le passage aux énergies renouvelables
  2. La transformation du parc immobilier en micro centrales énergétiques qui collectent sur site des énergies renouvelables
  3. Le déploiement de la technologie hydrogène et d'autres techniques de stockage dans chaque immeuble et dans l'ensemble de l'infrastructure pour stocker les énergies intermittents
  4. L'utilisation de la technologie Internet pour transformer le réseau électrique en inter-réseau de partage de l'énergie (fonctionnant comme l'internet)
  5. Le changement de moyens de transport par passage aux véhicules électriques ou à pile à combustible.

 

Dernier point:

disparition du 'sauvage' v/s la conquête des zones 'abiotique' de la planète



Le capitalisme distribué qui engendre cette mutation industrielle fait son chemin en offrant de nouveaux services dans tous les domaines (de l'agriculture à soutien communautaire au partage de moyen de transport réduisant l'empreinte écologique).Tout ceci augure positivement de l'avenir;cependant on est légitimement en droit de s'interroger sur le sens d'une réflexion de Rifkin concernant la disparition du 'sauvage'.Cette évolution est présentée comme étant inéluctable et implicite dans la mise en place de la III ème révolution: Ce n'est pas par hasard qu'en ces temps où nous célébrons l'urbanisation de la planète,nous approchons d'un autre tournant historique:la disparition du sauvage....Les scientifiques jugent probables que,du vivant des enfants d'aujourd'hui,le «sauvage» disparaitra presque totalement de la surface de la terre.

[J.Rifkin (2011) p.119 La troisième révolution industrielle - ed: Les Liens qui Libèrent].



Cette disparition n'est pas sans soulever beaucoup de questions qui elles ne sont pas du tout évoquées dans la suite de l'ouvrage;elle a un profil d'éradication cynique:il nous faudra trouver un moyen de nous réintégrer au reste de la Terre vivante.(J.Rifkin op cité p.121).Notez au passage le glissement sémantique 'surface de la terre' devenue 'Terre vivante' après disparition du sauvage.Il y a là une dimension du projet «III ème révolution industrielle» qui est pour le moins inquiétante car il y a,à mon sens,une alternative:puisque tout ceci ne va pas sans une débauche d'innovations technologiques pourquoi ne pas en profiter pour revitaliser l'aride ou pour conquérir des zones abiotiques?Après tout il y a encore beaucoup de place sur la planète avant d'envisager de faire disparaître le 'sauvage' au détriment de tous ceux qui le composent.Je crains pour ma part une convergence intolérable pour un humaniste entre la nouvelle ère industrielle et l'avènement des cyborgs si ce sujet est laissé aux mains des financiers et de décideurs politiques belliqueux.



C'est sur cette réflexion impertinente que je terminerais ce post en signalant la mise en ligne d'une nouvelle;la science-fiction qui met en scène des civilisations 'exotiques' me fascine depuis longtemps;aussi je m'y suis essayé à mon tour!
 

vendredi 25 janvier 2013

Démocratie et technologies



Qu'entend-on par 'évolution technique' ?


Avec Xavier Guchet (2005) accordons-nous sur les trois sens de l'idée 'd'évolution technique':
  • la technique s'inscrit dans la grande évolution des vivants (humanisation par l'outil).
  • Les formes techniques se succèdent en suivant des lois d'évolution analogues à celles que suivent les formes vivantes
  • le développement des techniques est un processus naturel,sans sujet.
Rétrospectivement,il est possible de distinguer plusieurs étapes dans le processus

Phases  éotechnique           paléotechnique                      néotechnique                                     biotechnique
---------------|----------------------------|-----------------------|------------------------|---------------------------------->
ans               850                                    1350                               1830                                                            1950


Phases successives dans l'histoire des techniques (Lewis Mumford 1950)


  • La phase éotechnique correspond à la période utilisant l'eau et le vent comme source d'énergie
  • La phase paléotechnique correspond à la période utilisant le charbon comme source d'énergie (+ le Fer)
  • La phase néotechnique utilise l'électricité comme source d'énergie (+ les alliages)
  • La phase biotechnique s'annonce comme utilisant le flux d'électrons comme source énergétique (+ épitaxie )


Précisons cependant que seules sont prises en considération ici les questions de matière et d'énergie;le processus serait encore plus embrouillé si nous tenions compte des phénomènes liès à l'information.Dans cette nouvelle optique il faudrait évoquer la 'convergence NBIC',mais cela dépasserait le simple cadre de ce message.
Comme nous l'avions vu en présentant la question de l'évolutionnisme,il pourrait être utile d'aborder le problème sous deux angles différents:les structures et les fonctions.D'une certaine façon la typologie présentée par M.Puech constitue une approche et les deux auteurs étudiés semblent reconnaitre l'importance d'un macro-système technique:"un MST assure à la fois la circulation des flux et la capacité à s'informer sur ces flux et sur l'état du réseau en tous ses points.Le MST se caractérise par le couplage entre un réseau de circulation des flux de matière,d'électricité (ou de personnes) et un réseau d'information."(X.Guchet -2005).
[[machines collectives]+[machines informationnelles]]=MST


Pour revenir à notre sujet,ces considérations nous permettent d'évaluer l'importance reconnue de la micro-informatique qui intervient au moins à deux niveaux:
  • Au niveau collectif-social par le 'monitoring' :La démocratie technologique passera par la mise en oeuvre d'un monitoring de la technologie.C'est à dire par une supervision d'un processus quelqu'il soit et consécutivement l'intervention possible,à tout moment à la suite de cette surveillance.
  • Au niveau individuel par une 'réappropriation de soi'.En cela le moniteur se distingue du maitre et le monitoring de la maitrise:il s'agit non pas d'une domination rendue légitime par le savoir,mais d'une veille à juste distance pour intervenir si nécessaire en fonction d'un projet commun préalablement explicité.Le monitoring de la technologie relève de la compétence démocratique des anonymes et non de la compétence technocratique des experts.
Aperçu d'une arborescence 'Propylée'


La question des compétences démocratiques des anonymes nous renvoie à la veille,à l'apprentissage, au travail collectif bref à autant de sujets qu'une consultation de l'arborescence de descripteurs peut faciliter.
Propylée  propose plusieurs petites nomenclatures consultables en ligne.L'inscription sur le site est gratuite et nécessaire avant la consultation.Il suffit d'indiquer un ID et une adresse e-mail valide pour récupérer le lien de connexion.


 

Applet Flash pour naviguer dans la carte

 

 

Pour compléter:

Xavier Guchet: 978-2-915280-79-1







vendredi 4 janvier 2013

Nos technologies



Les problématiques relatives à la technique ou aux technologies ne sont pas simples et semblent être source de malaise;ce message ne résoudra évidemment rien,mais essayera modestement d'apporter un éclairage après celui d'il y a quelques mois dans lequel j'évoquai la question centrale de l'évolution des technologies, phénomène actuel caractérisé par une accélération bien mise en évidence par l'équipe de Ray Kurzweil.S'il y a un point sur lequel tout le monde s'accorde c'est bien celui qui,dès la création de ces concepts,présente la «technè» (d'ou dérive notre 'technique') comme différente de la «poésis»:la fabrication qui est un assemblage diffère de ce qui est une création (de la cause qui engendre quelque chose à partir de rien).



Co-évolution et technologies



L'essentiel est,me semble-t-il,de s'adapter au contemporain – de comprendre le présent? - et cette exigence nous impose d'accepter l'omniprésence de la technologie.Nous nommons 'progrès technologique' la co-évolution des artéfacts (dont nous donnons un tableau ci-dessous) mais force est de constater qu'elle n'est pas toujours synonyme de 'progrès tout court' pour nous,les humains.

L'apprentissage ou comment discerner 'le vrai v/s le faux'.


Replaçons les artéfacts que nous utilisons en perspective comme nous l'expose M.Puech dans son ouvrage 'homo sapiens technologicus'.



Nature de l'artéfact
Définitions classiques
Exemples
Nano-artéfacts
Technologies qui opèrent à l'échelle moléculaire,micrométrique ou nanométrique
Principes actifs,rayonnements...
Prothèses
Améliorent ou remplacent un organe humain
Lentilles de contact,valves...
 
Vêtements
Enveloppent et protègent
Chaussures,casques,vestes,gants
Infrastructures
Fonctionnement non-énergétique et collectif
Bâtiments,câbles,routes...
Ustensiles statiques
Outils utilisant l'énergie humaine
Livres,brouettes,vélos...
Ustensiles énergétiques
Appareils personnels
Lave-linge,voilier,voitures...
Machines collectives
Fonctionnent comme les nœuds d'un réseau de production
Usines,trains,avions....
Machines informationnelles
Dimension informationnelle essentielle à leur fonctionnement
Automates,ordinateurs,appareil photo,HiFi,télévision...

Tableau 1 : Catégories d'artéfacts selon Michel Puech (2008)

Ces artéfacts et nous-mêmes sommes en co-évolution c'est à dire que nous sommes liés dans des réseaux d'interactions complexes (et pas seulement pris dans 'la toile' comme on cherche sans arrêt à nous le faire croire) entre nature,culture,savoir,projet,valeurs.Le vecteur 'évolution' des artéfacts semble orienté du corps humain à son esprit – les artéfacts les plus simples sont proches du corps,les plus complexes sont proches de son esprit - et cela n'est pas sans conséquence sur la vision que nous avons de notre propre humanité:l'humanisme a-t-il besoin d'un 'toilettage' ou doit-il laisser la place aux post-humanistes disant le vrai du post-humain? (cf Ray Kurzweil)



Le web offre des possibilités avant d'ouvrir sur des perspectives;il permet à tout un chacun de se former dans la pratique de la micro-informatique,d'être un autodidacte dans des domaines fermés et/ou réservés à une élite.Tous les tutorials expliquant les subtilités de la programmation avec force exemples sont accessibles en ligne,toutes les caractéristiques techniques de la machine et de son fonctionnement sont disponibles;ce n'est pas 'facile',il faut du temps et de la patience et les résultats sont fonction de la passion,de l'attention que l'on y met.C'est devenu une banalité de dire que le web regorge d'initiatives ou les bonnes volontés,la générosité et l'altruisme peuvent s'exprimer librement mais il faut la répéter et s'en convaincre car il ne sert de rien d'attendre demain que le progrès rende cette technique plus simple ou plus abordable.Cette constatation s'impose d'elle même:la créativité,le nombre d'innovations dues à des programmeurs,talentueux mais 'sans le sous' sont légions;en effet 'l'open source' ouvre toutes les possibilités.Pour paraphraser Michel Puech insistons sur ce point:la micro-informatique tient ses promesses,elle tient la place d'un «contrat de civilisation,tacite et inaperçu».Du co-voiturage à la livraison d'un hamac sud-américain,de la plateforme audio numérique qui propose des radios thématiques à la page de la météo locale qui informe sur les risques de pluie dans l'heure comment ne pas être convaincu des bienfaits du progrès,de cette révolution culturelle permanente?
La technologie est donc notre environnement et la question porte sur la coévolution de la nature,de la technologie et de l'humain.La «technologie est l'un des termes de l'habitation humaine du monde,au même titre que la nature» nous explique Michel Puech.Si Homo Sapiens s'insère dans la nature,homo sapiens technologicus est un acteur de l'environnement technologique et à ce titre doit trouver un savoir-être écologique dans la technologie puisqu'il veut bâtir une sphère humaine investit d'un projet humain.Mais ce projet est loin d'aller de soi et les difficultés nombreuses doivent être envisagées avec lucidité.Il faut en effet se persuader que la technologie se distingue de la science par le fait qu'elle est action et non 'discours ou 'méta-langage';la critique que j'adressais aux propos de Kurzweil ne portait pas sur l'événement démontré de l'accélération des technologies mais bien sur les 'mises en scènes' d'hypothétiques technologies d'après demain:les prophéties portant sur la 'Singularité' n'ont,je crois,pas de valeur.Il n'en reste pas moins vrai que le climat mondial change sous la pression de facteurs anthropiques et que nous devons modifier nos comportements mais justement en choisissant les technologies appropriées:transition énergétiques,mode de distribution de l'énergie,mode de déplacement plus doux.L'une des causes au 'malaise' évoqué plus haut provient sans doute de l'efficacité des technologies utilisées et aussi du fait que cette efficacité constatée est présentée comme une 'valeur' alors que les conséquences d'un usage inconsidéré des techniques sont manifestement désastreuses;il devient urgent de prendre en considérations les 'externalités' jusqu'ici minorées par les différentes approches économiques.Je pense aussi que ce malaise tient à la prise de conscience plus ou moins partagée que face aux efficacités technologiques nos modes de penser doivent évoluer voir se métamorphoser et pour tout dire que le seul discours rationnel des techniciens et scientifiques peut avoir encore du sens face aux imprécations partisanes.Les thermo-dynamiciens le savent depuis longtemps et les travaux de LlyaPrigogine l'ont abondamment prouvé:l'univers n'est pas uniquement constitué de matière et d'énergie:il faut y intégrer également l'information.Cette idée a toujours du mal a imprégner l'économie politique car comment expliquer leur 'dogme' de la croissance illimitée qui est bien synonyme d'un accroissement illimité de l'entropie? La néguentropie à mettre en second membre de l'équation est bien loin actuellement - semble-t-il - de compenser l'accroissement du chaos.

Technologies,économie et politique forment ensembles un nœud gordien qu'il est impossible de dénouer.Karl Popper en son temps nous le démontrait:la science est imprédictible (le progrès mathématique n'est pas prévisible) mais l'espoir en des jours meilleurs grâce à la science ne me paraît pas absurde.....pourvu que les technologies soient décidées par des hommes et des femmes épris de sagesse.



Propylée,arborescence de descripteurs des sciences,techniques et industrie.

Avec la mise en ligne du site Propylée l'arborescence sera très bientôt consultable en ligne et je profite de l'occasion pour préciser encore une fois qu'une classification,une nomenclature n'a pas valeur de classement:Alors que la classification est l’établissement de catégories, le classement est l’insertion, selon un ordre donné, d’individus ou d’objets à l’intérieur des classes.

Le site insistera sur les différences entre l'élaboration d'une liste de termes et une arborescence de ces mêmes termes.La liste est le fruit d'un inventaire, l'arborescence celui d'une nomenclature.Il n'y a aucune volonté de hiérarchiser dans une nomenclature mais une volonté de clarifier en regroupant par catégories,de disposer les termes dans leur contexte de façon simple et un peu (trop?) schématique.Dans notre manière de penser et d'organiser le monde,la structure de données arborescente s'impose depuis l'installation de l'informatique dans le paysage technologique. L'objectif du site est à la fois de populariser ces notions d'inventaires et de nomenclatures,d'assister momentanément des personnes en difficulté sur une requête dans un moteur de recherche,d'offrir à certains micro-informaticiens professionnels la possibilité d'élargir la palette des référencements et de vulgariser une discipline méconnue (voire mal aimée):la taxonomie.Vous pouvez d'ores et déjà vous inscrire sur le site.


Pour compléter la réflexion:

Michel Puech:ISBN 978-2-7465-0357-1