jeudi 17 novembre 2011

Enquête sur l'évolutionnisme (Fin)

 CONCLUSION A L'ENQUÊTE SUR L'ÉVOLUTIONNISME

Cette enquête tente de réunir plusieurs éclairages sur le phénomène d'évolution.Elle est un décodage de faits ou de procédés mis au jour par des spécialistes de nombreuses disciplines.
  1. Paradigmes évolutionnistes

Notre analyse impliquerait plutôt les sciences comportementales que le darwinisme historique car de nombreuses pratiques fondées soit sur des modalité de l'échange de biens soit sur des idéologies font référence explicitement aux comportements humains.Aussi pour conclure, j'élargirais la focale jusqu'aux frontières des sciences humaines en tentant de présenter brièvement quelques prises de position vis à vis de l'environnement,du saccage systématique des ressources naturelles et des conséquences de ces actions suicidaires pour notre évolution collective.
    1. Une science complexe

«Les objets naturels ne sont jamais isolés.Penser cette complexité est le prix à payer pour comprendre l'unité du monde sous la diversité des phénomènes»P. Acot (2003)
          1. Conséquences de cette 'rêgle'

Si les disciplines scientifique et techniques se sont fortement complexifiées et évoluent rapidement, il doit exister une tendance à la vulgarisation scientifique.Ce processus existe effectivement au sein de la communauté scientifique elle-même,produit par des disciplines complexes vers d'autres disciplines complexes . «Elle est nécessaire pour la fécondation croisée des savoirs et la transdisciplinarité[...]La vulgarisation des sciences dites «dures» vers les sciences humaines et sociales et inversement ou avec d'autres domaines de la culture vulgarisée participent aussi cette dynamique.» Wikipédia
          1. techniques de modélisation de l'évolution

Pour traiter des problèmes tels que le changement climatique,l'évolution de la biosphère ou les transformations d'une société,«il faut penser la transformation [...] au fil du temps comme les musiciens lisent une partition d'orchestre:...s'il est toujours possible de distinguer les éléments qui composent la partition,le sens profond de la musique ne surgit que par la simultanéité du jeu» (Pascal Acot 2003).
    1. La science des interactions

L'écologie en tant que discipline scientifique repose sur trois piliers;c'est la science qui étudie:




  • les conditions d'existence des êtres vivants
  • les interactions existant entre les êtres vivants
  • les écosystèmes ou interactions entre le vivant et milieu 
    La complexité est bien une caractéristiques de la biologie et la transdisciplinarité est au cœur des méthodes biologiques.Mais ce 'projet' n'a pas l'ambition,comme les sciences «
    dures»,de réécrire les régularités du monde mais de décrire par un discours particulier l'univers du vivant en présentant ces 'lois d'airin' et en organisant dans la durée les processus vitaux.

  •                         II .  Écologisme et évolution



    Nos considérations sur l'évolutionnisme nous ont donc rapproché de la nature mais dans son 'instanciation' évolutive c'est à dire de la biosphère et ses sous-ensembles:les éco-systèmes.Nous aborderons maintenant une évaluation de l'évolutionnisme dans sa dimension politique.
      1. Classification de l'écologisme

    Après des débuts difficiles pendant les années 60/70 du siècle dernier,les problématiques environnementalistes se sont fait une place dans l'actualité lorsque les politiques n'ont plus pu ignoré les dégradations subit par l'environnement et les conséquences désastreuses en terme de santé publique dues aux polluants.Nous vivons maintenant un temps fort de la philosophie de la Nature;pour beaucoup ceci se traduit par une opposition ou un choix binaire:l'Homme et ses valeurs contre la nature et ses différents constituants.Comme nous l'explique Stéphane Ferret deux métaphysiques sont confrontées:la traditionnelle métaphysique H,humaniste et anthropocentrisme pour qui la nature est une ressource qui doit être protégée pour la survie de tous,et la métaphysique non-H,non obnubilée par l'être humain ni dirigée contre l'humain,mais soucieuse de l'environnement et de tous les existants qui sont en interaction.Consécutivement l'auteur distingue quatre courants de pensée présents dans l'écologie politique:



  • l'écologie environnementaliste (de type H):la Terre doit être préservée parce que les ressources terrestres limitées sont destinées aux générations futures tout comme à la nôtre.
  • l'écologisme non-H de type 1:les animaux doivent être protégés en tant qu'être souffrants.
  • l'écologisme non-H de type 2:tous les êtres vivants représentent une valeur absolue et doivent par conséquent être protégés (éthique biocentrique)
  • l'écologisme non-H de type 3:la totalité et les interconnexions des éléments composants cette totalité sont la valeur suprême.

  •                         2.La démocratie représentative versus la démocratie écologique


    A l'époque durant laquelle les démocrates ont mis en place leurs constitutions le progrès voulait que les considérations sur l'intérêt général passent par une transformation de la nature:il s'agissait de maitriser 'la nature sauvage'.Comme l'écrit D.Bourg:la volonté de réprimer,contrôler ou transcender les caractéristiques 'naturelles' est inscrite dans la structure de pensée du gouvernement représentatif» (D.Bourg & K.Whiteside 2010).Les atteintes aux lois et cycles de la biosphère,le changement climatique,une chute drastique de la biodiversité,l'interférence des activité humaines avec les cycles de l'azote et du phosphore,la pollution de l'eau douces et des sols,l'acidification des océans,etc... même s'ils font désormais l'objet de débats ne sont pas très efficacement combatus.Il conviendrait donc d'enrichir les processus représentatifs,qui sont le cœur des démocraties,par l'intégration d'un ensemble de pratiques et d'institutions méta-représentatives afin de débusquer des préjugés mêlés aux témoignages des spécialistes,de contester les choix politiques inopportuns qui ne prennent pas suffisamment en compte les exigences de ceux qui n'ont pas de voix (les animaux,les plantes),de débattre de l'acceptabilité de certains risques.Déjà de multiples procédures ont testé une participation citoyenne:jurys citoyens,'conférence de consensus','forums hybrides'.

                            III.    Web sémantique et indicateurs environnementaux


    Le mode de développement n'a pas honoré ses promesses: aujourd'hui 40% de la richesse mondiale est détenue par 1% à 2% des habitants des pays les plus riches.«Détruire l'essentiel pour produire le superflu» tel pourrait être le slogan des nations industrialisées comme celles qui aspirent rapidement à le devenir au mépris de toutes considérations environnementales.Qu'est ce qui est acquis dans ce domaine?

      1. La complexité environnementale

  • Comment traiter les données environnementales ayant trait aux risques naturels et technologiques afin d'en extraire une information fiable et utile aux décideurs et aménageurs?Le problème se résume en l'élaboration d'indicateurs environnementaux porteurs de signification en terme de tendance.Ils doivent être durablement pertinents,cohérents et précis.De façon générale l'information environnementale est contenue dans des ressources d'information qui sont indexées par des métadonnées pour en faciliter le partage. Les métadonnées sont, dans le cadre du Web sémantique, des données signifiantes qui permettent de faciliter l'accès au contenu informationnel d'une ressource informatique,une notice de contenu intégrée en quelque sorte (dans l'en-tête des documents 'html' côté code source ou en tant que fichier 'xml' autonome par exemple).
      1. Ecoinformatique

  • «L'écoinformatique vise à une synthèse des sciences de l'environnement et des sciences de l'information qui définit les entités et processus des systèmes naturels dans un langage que les humains et les ordinateurs peuvent traiter wikipédia Actuellement les recherches portent surtout sur la représentation des connaissances environnementales pour les intégrer dans des systèmes expert.Dans un cadre de l' évolutionnisme les questions environnementales se posent en termes de structures de données afin de faciliter la mise en œuvre collective de solutions élégantes et performantes

  •                                        3.  Les structures du développement durable


    Il serait injuste,cependant,de laisser croire qu'en matière de protection de l'environnement et de développement durable tout se résume à des chiffres.De très nombreuses initiatives tant locales que nationales prouvent que les comportements changent;de complexes réseaux structurent les démarches environnementales.Nous développerons ce point important dans un futur 'post'.